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Lettre aux Éphésiens, § 13-15 (trad. coll. Icthus, vol. 2, p. 80)

Ayez soin de tenir des réunions plus fréquentes, pour offrir à Dieu votre eucharistie — votre action de grâce — et vos louanges. Car, en vous assemblant souvent, vous anéantissez les forces de Satan, et sa pernicieuse puissance se dissipe devant l’unanimité de votre foi. Quoi de meilleur que la paix, cette paix qui désarme tous nos ennemis spirituels et charnels ? Lire le reste de cette entrée »

Les écrits des Pères Apostoliques, Foi Vivante – Les Editions du CERF

Puisque je n’ai pu écrire à toutes les églises à cause de mon départ précipité de Troas pour Néapolis, comme l’ordonne la volonté de Dieu, tu écriras à toutes les églises d’Orient, toi qui possèdes la pensée de Dieu, pour qu’elles aussi fassent la même chose: ceux qui le pourront enverront des messagers à pieds, les autres des lettres par ceux que tu auras envoyés; ainsi vous serez glorifiés pour une œuvre éternelle, comme tu en es digne.

Je vous salue tous par votre nom, et l’épouse d’Epitropos avec toute sa maison et celle de ses enfants. Je salue Attale mon bien-aimé. Je salue celui qui sera jugé digne de partir pour la Syrie. La grâce sera sans cesse avec lui et avec Polycarpe qui l’envoie. Je souhaite que vous vous portiez toujours bien en notre Dieu Jésus Christ; puissiez-vous en Lui demeurer toujours dans l’unité et sous la surveillance de Dieu. Je salue Alcé, qui m’est si chère. Portez-vous bien dans le Seigneur.

Les écrits des Pères Apostoliques, Foi Vivante – Les Editions du CERF

Puisque l’Église, qui est à Antioche de Syrie, est en paix, comme on me l’a appris, grâce à votre prière, moi aussi j’ai retrouvé plus de confiance, dans l’abandon à Dieu, si toutefois, par mes souffrances, j’obtiens Dieu, pour être trouvé au jour de la Résurrection votre disciple.

Il convient, bienheureux Polycarpe, de convoquer une assemblée agréable à Dieu, et d’élire quelqu’un qui vous soit très cher et qui soit actif, qui puisse être appelé le courrier de Dieu; charge-le d’aller en Syrie pour célébrer votre infatigable charité pour la gloire de Dieu.

Le chrétien n’a pas pouvoir sur lui-même, mais il est libre pour le service de Dieu. Cela, c’est l’œuvre de Dieu, et aussi la vôtre quand vous aurez accompli cela. J’ai foi en la grâce et je crois que vous êtes prêts à faire une bonne action qui convient à Dieu. Connaissant votre zèle sans relâche pour la vérité, je vous ai exhortés par ces quelques mots.

Les écrits des Pères Apostoliques, Foi Vivante – Les Editions du CERF

Attachez-vous à l’évêque, pour que Dieu aussi s’attache à vous. J’offre ma vie pour ceux qui se soumettent à l’évêque, aux prêtres, aux diacres; et puisse-t-il m’arriver d’avoir avec eux part en Dieu. Peinez ensemble les uns avec les autres, ensemble combattez, luttez, souffrez, dormez, réveillez-vous, comme des intendants de Dieu, comme ses assesseurs, ses serviteurs.

Cherchez à plaire à celui sous les ordres de qui vous faites campagne (cf. 2Tm; 2,4), de qui aussi vous recevrez votre solde, qu’on ne trouve parmi vous aucun déserteur. Que votre baptême demeure comme votre bouclier, la foi comme votre casque, la charité comme votre lance, la patience comme votre armure. Vos dépôts, ce sont vos œuvres, afin que vous receviez comme il convient les sommes auxquelles vous avez droit. Soyez donc patients les uns envers les autres, dans la douceur, comme Dieu l’est pour vous. Puissè-je jouir de vous continuellement.

Les écrits des Pères Apostoliques, Foi Vivante – Les Editions du CERF

Fuis les métiers déshonnêtes, ou plutôt fais une homélie contre eux. Dis à mes sœurs d’aimer le Seigneur, et de se contenter de leurs maris de chair et d’esprit. De même recommande à mes frères « d’aimer leurs femmes comme le Seigneur a aimé l’Eglise » (cf. Ep. 5,25-29).

Si quelqu’un peut demeurer dans la chasteté en l’honneur de la chair du Seigneur, qu’il demeure dans l’humilité. S’il s’en glorifie, il est perdu, et s’il se fait connaître à d’autres qu’à l’évêque, il est corrompu.

Il convient aussi aux hommes et aux femmes qui se marient, de contracter leur union avec l’avis de l’évêque, afin que leur mariage se fasse selon le Seigneur et non selon la passion. Que tout se fasse pour l’honneur de Dieu.

Les écrits des Pères Apostoliques, Foi Vivante – Les Editions du CERF

Que ceux qui paraissent dignes de foi et qui enseignent l’erreur (cf. 1Tm. 1,3;6,3) ne t’effraient pas. Tiens ferme comme l’enclume sous le marteau. C’est d’un grand athlète de se laisser meurtrir de coups, et de vaincre. C’est à cause de Dieu que nous devons tout supporter, afin que lui-même nous supporte. Sois plus zélé que tu ne l’es; discerne les temps. Attends celui qui est au-dessus de toute vicissitude, invisible, qui pour nous s’est fait visible; impalpable, impassible, qui pour nous s’est fait passible, qui pour nous a souffert de toutes manières.

… Que rien ne se fasse sans ton avis et toi non plus, ne fais rien sans Dieu: tu ne le fais pas non plus; sois ferme. Que les assemblées soient plus fréquentes; invite tous les frères par leur nom. Ne méprise pas les esclaves, hommes et femmes; mais qu’eux non plus ne s’enflent pas d’orgueil, mais que pour la gloire de Dieu, ils servent avec plus de zèle, afin d’obtenir de Dieu une liberté meilleure.

Les écrits des Pères Apostoliques, Foi Vivante – Les Editions du CERF

Si tu aimes les bons disciples, tu n’as pas de mérite. Ce sont surtout les plus contaminés qu’il te faut soumettre par la douceur. Toute blessure ne se soigne pas par le même emplâtre. Calme les crises violentes par les compresses humides. « Sois » en toutes choses « prudent comme le serpent et simple » toujours « comme la colombe » (Mt. 10,16).

Tu es charnel et spirituel pour traiter avec douceur ce qui apparaît à tes yeux; quant aux choses invisibles, demande qu’elles te soient manifestées pour que tu ne manques de rien et que tu abondes en tout bien spirituel. Le moment présent te réclame, comme le pilote attend les vents, et comme l’homme battu par la tempête attend le port, pour obtenir Dieu. Sois sobre, comme un athlète de Dieu: le prix, c’est l’incorruptibilité et la vie éternelle, dont toi aussi tu es convaincu. En tout, je suis pour toi une rançon, et ces liens que tu as aimés.

Les écrits des Pères Apostoliques, Foi Vivante – Les Editions du CERF

Accueillant avec joie les sentiments que tu as pour Dieu, fondés comme sur un roc inébranlable, je glorifie à l’extrême le Seigneur de m’avoir jugé digne de contempler ton visage irréprochable: puissè-je en jouir en Dieu.

Je t’exhorte, par la grâce dont tu es revêtu, à presser ta course et à exhorter tous les frères pour qu’ils soient sauvés. Justifie ta dignité épiscopale par une entière sollicitude de chair et d’esprit; préoccupe-toi de l’union, au-dessus de laquelle il n’y a rien de meilleur.

Porte avec patience tous les frères comme le Seigneur te porte toi-même; supporte-les tous avec charité, comme tu le fais d’ailleurs. Vaque sans cesse à la prière; demande une sagesse plus grande que celle que tu as; veille avec un esprit qui ne se repose pas.

Parle à chacun en particulier, te conformant aux mœurs de Dieu. « Porte les infirmités » de tous (cf. Mt. 8,17), comme un athlète accompli. Où il y a plus de peine, il y a beaucoup de gain.

Les écrits des Pères Apostoliques, Foi Vivante – Les Editions du CERF

Votre prière est allée vers l’Eglise qui est à Antioche de Syrie. C’est de là que je suis parti, enchaîné de chaînes très précieuses à Dieu, et je vous salue tous. Je ne suis pas digne d’être de cette Eglise, étant le dernier d’entre eux. Mais selon la volonté de Dieu, j’en ai été jugé digne, non d’après le jugement de ma conscience, mais par la grâce de Dieu; je souhaite qu’elle me soit donnée entière, pour qu’avec votre prière je puisse obtenir Dieu.

Afin donc que votre oeuvre soit parfaite et sur terre et dans le ciel, il convient que, à l’honneur de Dieu, votre Eglise élise un envoyé de Dieu pour aller jusqu’en Syrie se réjouir avec eux de ce qu’ils possèdent la paix et ont retrouvé leur grandeur, et de ce que leur corps a été rétabli. Il m’a paru que ce serait une chose digne si vous envoyiez quelqu’un des vôtres avec une lettre pour célébrer avec eux le calme qui leur est revenu grâce à Dieu, et de ce que leur Eglise a atteint le port grâce à vos prières.

Etant parfaits, ayez aussi des pensées parfaites. Car si vous désirez faire le bien, Dieu est prêt à vous l’accorder.

Les écrits des Pères Apostoliques, Foi Vivante – Les Editions du CERF

Il est raisonnable de retrouver notre bon sens, et , pendant que nous en avons encore le temps, de nous repentir pour retourner à Dieu. Il est bon de reconnaître Dieu et l’évêque. Celui qui honore l’évêque est honoré de Dieu; celui qui fait quelque chose à l’insu de l’évêque sert le diable.

Que la grâce vous fasse abonder en toutes choses, car vous en êtes dignes: vous m’avez réconforté en toutes manières et que Jésus en fasse autant pour vous. Absent et présent, vous m’avez aimé: que Dieu vous le rende. Si vous supportez tout pour Lui, vous arriverez à Le posséder.

… Ils s’abstiennent de l’Eucharistie et de la prière, parce qu’ils ne confessent pas que l’Eucharistie est la chair de notre Sauveur Jésus-Christ, [Chair] qui a souffert pour nos péchés, et que dans sa bonté le Père a ressuscitée. Ainsi ceux qui refusent le don de Dieu meurent dans leurs disputes. Il leur serait utile de pratiquer la charité pour ressusciter eux aussi. Il convient de vous tenir à l’écart de ces gens-là, et de ne parler d’eux ni en privé ni en public, mais de vous attacher aux prophètes, et spécialement à l’Evangile, dans lequel la Passion nous est montrée et la Résurrection accomplie. Et les divisions, fuyez-les comme le principe de tous les maux.

… Que personne ne fasse, en dehors de l’évêque, rien de ce qui regarde l’Eglise. Que cette Eucharistie seule soit regardée comme légitime, qui se fait sous la présidence de l’évêque ou de celui qu’il en aura chargé… Il n’est pas permis en dehors de l’évêque ni de baptiser, ni de faire l’agape, mais tout ce qu’il approuve, cela est agréable à Dieu aussi. Ainsi tout ce qui se fait sera sûr et légitime.

Que personne ne se trompe: même les êtres célestes, et la gloire des anges, et les archontes [terme souvent utilisé pour désigner les démons] visibles et invisibles, s’ils ne croient pas au sang du Christ, pour eux aussi il y a un jugement: « Que celui qui peut comprendre, comprenne » Mt. 19,12.

Que personne ne s’enorgueillisse de son rang, car l’essentiel, c’est la foi et la charité, auxquelles rien n’est préférable. Considérez ceux qui ont une autre opinion sur la grâce de Jésus-Christ qui est venue sur nous: comme ils sont opposés à la pensée de Dieu! De la charité, ils n’ont aucun souci, ni de la veuve, ni de l’orphelin, ni de l’opprimé, ni des prisonniers ou des libérés, ni de l’affamé ou de l’assoiffé.

Voilà ce que je vous recommande, bien-aimés, sachant bien que vous aussi vous pensez ainsi. Mais je veux vous mettre en garde contre ces bêtes à face humaine: non seulement il vous faut ne pas les recevoir, mais s’il est possible ne pas même les rencontrer et seulement prier pour eux, si jamais ils pouvaient se convertir, ce qui est difficile. Mais Jésus-Christ en a le pouvoir, [Lui] notre véritable vie. Car si c’est en apparence que cela  a été accompli par notre Seigneur, moi aussi, c’est en apparence que je suis enchaîné…

Certains, par ignorance, Le renient, mais ils ont plutôt été reniés par Lui, avocats de la mort plus que de la vérité, eux qui n’ont réussi à persuader ni les prophéties ni la Loi de Moïse, ni même jusqu’à présent l’Evangile, ni les souffrances de chacun de nous. Car ils pensent la même chose de nous. Car que me sert que quelqu’un me loue, s’il blasphème mon Seigneur, en ne confessant pas qu’Il a pris chair ? Celui qui ne dit pas cela Le renie absolument, étant lui-même un croque-mort. Leurs noms, puisqu’ils sont infidèles, il ne m’a pas plu de les écrire. Mais puissé-je même ne pas me souvenir d’eux, jusqu’à ce qu’ils se repentent pour croire à la Passion, qui est notre Résurrection.

Tout cela, Il l’a souffert pour nous, pour que nous soyons sauvés. Et Il a véritablement souffert, comme aussi Il s’est véritablement ressuscité, non pas, comme disent certains incrédules, qu’Il n’ait souffert qu’en apparence: eux-mêmes n’existent qu’en apparence, et il leur arrivera un sort conforme à leurs opinions, d’être sans corps et semblables aux démons.

Pour moi, je sais et je crois que même après Sa résurrection Il était dans la chair. Et quand Il vint à Pierre et à ceux qui étaient avec Lui, Il leur dit: « Prenez, touchez-moi, et voyez que je ne suis pas un démon sans corps. » Et aussitôt ils Le touchèrent, étroitement unis à Sa chair et à Son esprit. C’est pour cela qu’ils méprisèrent la mort, et qu’ils furent trouvés supérieurs à la mort.

Et après sa résurrection, Jésus mangea et but avec eux comme un être de chair, étant cependant spirituellement uni à Son Père.

Je rends grâces à Jésus-Christ Dieu, qui vous a rendus si sages. Je me suis aperçu, en effet, que vous êtes achevés dans une foi inébranlable, comme si vous étiez cloués de chair et d’esprit à la Croix de Jésus-Christ, et solidement établis dans la charité par le sang du Christ, fermement convaincus au sujet de notre Seigneur qui est véritablement de la race « de David selon la chair » (Cf. Rm.1,3), Fils de Dieu selon la volonté et la puissance de Dieu, véritablement né d’une vierge, baptisé par Jean « pour que », par lui, « fût accomplie toute justice » (Cf. Mt.3,15).

Il a été véritablement cloué pour nous dans Sa chair sous Ponce Pilate et Hérode le tétrarque, – c’est grâce au fruit de Sa Croix, et à Sa Passion divinement bienheureuse que nous, nous existons, – pour « lever son étendard » (Cf. Is.5,26 ss) dans les siècles par Sa résurrection, et pour [rassembler] Ses saints et Ses fidèles, [venus] soit des juifs soit des gentils, dans l’unique corps de Son Eglise.

Certains ont voulu me tromper selon la chair, mais on ne trompe pas l’Esprit, qui vient de Dieu. Car « il sait d’où il vient et où il va » (Jn. 3,8), et il révèle les secrets. J’ai crié, étant au milieu de vous, j’ai dit à haute voix, d’une voix de Dieu: « Attachez-vous à l’évêque, au presbytérium et aux diacres. » Ceux qui m’ont soupçonné de dire cela parce que je prévoyais la division de quelques-uns, il m’est témoin celui pour qui je suis enchaîné que je ne le savais pas d’une chair d’homme. C’est l’Esprit qui me l’annonçait en disant: « Ne faites rien sans l’évêque, gardez votre chair comme le temple de Dieu (cf. 1Co. 3,16; 6,19), aimez l’union, fuyez les divisions, soyez les imitateurs de Jésus-Christ, comme lui aussi l’est de son Père. » (cf. 1Co. 11,1)

J’ai donc fait tout ce qui est en moi, comme un homme fait pour l’union. Là où il y a division et colère, Dieu n’habite pas. Mais à tous ceux qui se repentent, le Seigneur pardonne, si ce repentir les amène à l’unité avec Dieu, et au sénat de l’évêque (collège de prêtres). J’ai foi en la grâce de Jésus-Christ qui vous délivrera de tout lien.

Mes frères, je déborde d’amour pour vous, et c’est dans la joie la plus grande que je cherche à vous affermir, non pas moi, mais Jésus-Christ; étant enchaîné pour lui, je crains d’avantage, dans la pensée que je suis encore imparfait; mais votre prière me rendra parfait pour Dieu, afin que j’obtienne l’héritage dont j’ai reçu la miséricorde, me réfugiant dans l’Evangile comme dans la chair de Jésus Christ, et dans les Apôtres comme au presbytérium de l’Eglise. Et aimons aussi les prophètes, car eux aussi ont annoncé l’Evangile, ils ont espéré en lui, le Christ, et l’ont attendu; croyant en lui, ils ont été sauvés, et demeurant dans l’unité de Jésus-Christ, saints dignes d’amour et d’admiration, ils ont reçu le témoignage de Jésus-Christ et ont été admis dans l’Evangile de notre commune espérance.

Si quelqu’un vous interprète [l’Ecriture] selon le judaïsme, ne l’écoutez pas. Car il est meilleur d’entendre le christianisme de la part d’un homme circoncis, que le judaïsme de la part d’un incirconcis. Si l’un et l’autre ne vous parlent pas de Jésus-Christ, ils sont pour moi des stèles et des tombeaux de morts, sur lesquels ne sont écrits que des noms d’hommes.

Car tous ceux qui sont à Dieu et à Jésus-Christ, ceux-là sont avec l’évêque; et tous ceux qui se repentiront et viendront à l’unité de l’Eglise, ceux-là aussi seront à Dieu, pour qu’ils soient vivants selon Jésus-Christ. « Ne vous y trompez pas », mes frères: si quelqu’un suit un fauteur de schisme, « il n’aura pas l’héritage du royaume de Dieu » (1Cor.6,9-10); si quelqu’un marche selon une pensée étrangère, celui-là ne s’accorde pas avec la passion du Christ.

Ayez donc soin de ne participer qu’à une seule Eucharistie; car il n’y a qu’une seule chair de notre Seigneur Jésus-Christ, et un seul calice pour nous unir en son sang, un seul autel, comme un seul évêque avec le presbyterium et les diacres, mes compagnons de service: ainsi, tout ce que vous ferez, vous le ferez selon Dieu.

Cet évêque [celui de Philadelphie d’Asie Mineure], je sais que ce n’est pas de lui-même, ni par les hommes (Ga.1,1), qu’il a obtenu ce ministère qui est au service de la communauté, ni par vaine gloire, mais par la charité de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ. Je suis frappé de sa bonté: par son silence, il peut plus que les vains discoureurs. Il est accordé aux commandements, comme la cithare à ses cordes. C’est pourquoi mon âme le félicite de ses sentiments envers Dieu – je sais qu’ils sont vertueux et parfaits – de son caractère inébranlable et sans colère, selon toute la bonté du Dieu vivant.

Ainsi, enfants de la lumière de vérité, fuyez les divisions et les mauvaises doctrines; là où est votre berger, suivez-le comme des brebis. Car beaucoup de loups apparement dignes de foi captivent par des plaisirs mauvais ceux qui courent [la course] de Dieu; mais ils n’auront pas place dans votre unité.

Le prince de ce monde veut m’arracher, et corrompre les sentiments que j’ai pour Dieu. Que personne donc, parmi vous qui êtes là, ne lui porte secours; plutôt soyez pour moi, c’est à dire pour Dieu. N’allez pas parler de Jésus Christ, et désirer le monde. Que la jalousie n’habite pas en vous. Et si, quand je serai près de vous, je vous implore, ne me croyez pas. Croyez plutôt à ce que je vous écris. C’est bien vivant que je vous écris, désirant de mourir.

Mon désir terrestre a été crucifié, et il n’y a plus en moi de feu pour aimer la matière, mais en moi une « eau vive » (cf. Jn.4,10; Ap.14,25) qui murmure et qui dit au-dedans de moi: « Viens vers le Père » (cf. Jn.14,12…). Je ne me plais plus à une nourriture de corruption ni aux plaisirs de cette vie; c’est le pain de Dieu que je veux, qui est la chair de Jésus-Christ, de la race de David (Jn.7,42; Rm.1,3), et pour boisson je veux son sang, qui est l’amour incorruptible.

Rien ne me servira des charmes du monde ni des royaumes de ce siècle. Il est bon pour moi de mourir (cf. 1Co.9,15) pour m’unir au Christ Jésus, plus que de régner sur les extrémités de la terre. C’est Lui que je cherche, qui est mort pour nous; Lui que je veux, qui est ressuscité pour nous. Mon enfantement approche.

Pardonnez-moi, frères; ne m’empêchez pas de vivre, ne veuillez pas que je meure. Celui qui veut être à Dieu, ne le livrez pas au monde, ne le séduisez pas par la matière. Laissez-moi recevoir la pure lumière; quand je serai arrivé là, je serai un homme. Permettez-moi d’être un imitateur de la passion de mon Dieu. Si quelqu’un a Dieu en lui, qu’il comprenne ce que je veux, et qu’il ait compassion de moi, connaissant ce qui m’étreint (cf.Ph.1,23).

…Car ce n’est pas une oeuvre de persuasion que le christiansime, mais une oeuvre de  puissance, quand il est haï par le monde.

Moi, j’écris à toutes les églises, et je mande à tous que moi c’est de bon coeur que je vais mourir pour Dieu, si du moins vous, vous ne m’en empêchez pas. Je vous en supplie, n’ayez pas pour moi une bienveillance inopportune. Laissez-moi être la pâture des bêtes, par lesquelles il me sera possible de trouver Dieu. Je suis le froment de Dieu, et je suis moulu par la dent des bêtes, pour être trouvé un pur pain du Christ. Flattez plutôt les bêtes, pour qu’elles soient mon tombeau, et qu’elles ne laissent rien de mon corps, pour que, dans mon dernier sommeil, je ne sois à charge de personne. C’est alors que je serai vraiment disciple de Jésus-Christ, quand le monde ne verra même plus mon corps. Implorez le Christ pour moi, pour que, par l’instrument des bêtes, je sois une victime offerte à Dieu. Je ne vous donne pas des ordres comme Pierre et Paul: eux, ils étaient libres, et moi jusqu’à présent un esclave (cf. 1Co. 9,1). Mais si je souffre, je serai un affranchi de Jésus-Christ (1Co. 7,22) et je renaîtrai en Lui, libre. Maintenant enchaîné, j’apprends à ne rien désirer.

Armez-vous d’une douce patience, et recréez-vous dans la Foi, qui est la chair de Jésus-Christ, et dans la charité, qui est le sang de Jésus Christ. Qu’aucun de vous n’ait rien contre son prochain. Ne donnez pas de prétexte aux Gentils, pour que, par le fait de quelques incensés, la communauté de Dieu ne soit pas blasphémée. Car « malheur à qui par sa légèrté fait blasphémer mon Nom » Is. 52, 5.

Soyez donc sourds quand on vous parle d’autre chose que de Jésus-Christ, de la race de David, [Fils] de Marie, qui est véritablement né, qui a mangé et qui a bu, qui a été véritablement persécuté sous Ponce Pilate, qui a été véritablement crucifié, et est mort, aux regards du ciel, de la terre et des enfers, qui est aussi véritablement réssuscité d’entre les morts.

Patrologie: Saint Ignace le Théophore

J’ai de grandes pensées en Dieu, mais je me limite moi-même, pour ne pas me perdre par ma vanterie. Car maintenant surtout il me faut craindre, et ne pas prêter attention à ceux qui [tenteraient] de me gonfler [d’orgueil]. Car ceux qui me parlent [ainsi] me flagellent.

Et moi-même, bien que je sois enchaîné, et capable de concevoir les choses célestes, et les hiérarchies des anges, et les armées des principautés, les choses visibles et invisibles, je ne suis pas encore pour autant un disciple. Il nous manque beaucoup de choses, pour que Dieu ne nous manque pas.

Patrologie: Saint Ignace le Théophore

Comment pourrions-nous vivre sans Jésus Christ, puisque les prophètes aussi, étant ses disciples par l’esprit, l’attendaient comme leur maître? Et c’est pourquoi Celui qu’ils attendaient justement les a, par Sa présence, ressuscités des morts.

Il est absurde de parler de Jésus Christ et de judaïser. Car ce n’est pas le christianisme qui a cru au judaïsme, mais le judaïsme au christianisme, en qui s’est réunie toute langue qui croit en Dieu.

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